L’HISTOIRE DU TAEKWONDO (Source FFTDA)

  LES ORIGINES

L’histoire ancienne

Si l’on remonte dans le temps, avant notre ère, on apprend qu’il y eut en Corée une période dite des trois royaumes ; royaume Koguryo (37 avant JC à 668), royaume Baekjae (18 avant JC à 661), royaume Silla (57 avant JC à 676).

Les royaumes ont rivalisé par l’affrontement de corps militaires tels que les Sonbae pour Koguryo, les Kukson pour Baekjae et les Hwarang pour Silla.

Cependant, dans la première période de leur histoire, c’est surtout dans le royaume de Koguryo que l’art martial s’est développé de façon importante pour deux raisons :

la situation géographique limitrophe avec la Chine (Mandchourie du Nord actuelle)

la pratique de joutes martiales à mains nues qui étaient très prisées par la population lors de festivités

L’art martial pratiqué alors s’appelait Subak ou Takyun selon qu’il utilisait des techniques de mains (Su) ou des déséquilibres et techniques de pieds.

Les festivals servaient également de tremplins pour la promotion au sein des services de l’Etat dont l’armée. Une partie du programme comprenait alors : courses de chevaux, tir à l’arc, maniement de l’épée, etc.

L’art martial du Subak va être introduit au royaume de Silla par le biais d’une action commune des royaumes Silla et Koguryo pour repousser une invasion des pirates japonais. Puis les joutes de Subak vont susciter le même engouement que sur la population du Koguryo à travers ce que l’on appellera respectivement : Subak, Dokkyomi, Taekkoni.

C’est autour du 4ème siècle que cette pratique martiale va être systématisée au sein des corps d’élite militaire de Silla.

Elle devient alors le Hwarangdo ; mode de combat et mode de vie empreint de valeurs philosophiques, proches du bouddhisme, et possédant un code de conduite : le Hwarang-o-kae.

Les corps d’élite des Hwarangs vont repousser les attaques des pirates japonais et amener la signature d’un traité d’alliance avec la Chine permettant d’unifier la péninsule en un seul royaume.

La Corée se réalise alors en un seul royaume Silla unifier (676 à 935 après JC) puis Korio (918 à 1392), pendant lequel on relève la pratique d’un art martial appelé Subak Taekyon.

C’est à cette époque que l’art martial du Tang Su Do (de la dynastie chinoise Tang) va être introduit dans la péninsule coréenne. Un certain mixage des techniques se produit alors dans ce que l’on va appeler selon les lieux Kwon-Bop, Subak, Tang-Su, Taekyun.

L’avènement de la dynastie Koryo va voir l’apogée de la pratique martiale avec l’utilisation systématique des arts martiaux dans l’éducation des castes militaires et nobles. Le Taekyun devient alors un véritable outil de promotion sociale.

A la fin de la dynastie Koryo, l’apparition des armes à feu va diminuer cet impact et à l’avènement de la dynastie Chosun on constatera un déclin important des arts martiaux traditionnels qui vont alors évoluer et perdurer dans les milieux monastiques (véhicule de réalisation spirituelle) ou populaires (récréatifs).

A la période Chosun (1392 à 1910), les arts martiaux traditionnels restent : Taekyon, Subyok, Subak, Kwon-Bop.

Une première invasion japonaise va réanimer pour une courte durée la flamme martiale, il s’ensuivra un ouvrage le « Mu Ye Do Bo Tong-Ji » dont le 4ème volume intitulé « techniques de combat à mains nues », illustre 38 mouvements ressemblant au Taekwondo d’aujourd’hui.

La transition

Pendant l’occupation japonaise (1910 à 1945), les arts martiaux traditionnels sont interdits. Les Japonais introduisent le Karaté et le Judo pendant 35 ans. Assimilés par la culture coréenne, ces arts martiaux deviennent le Tangsudo-Kongsudo survivance du Taekyon.

Dès la naissance de la République de Corée (1945), Tangsudo, Taesudo, Subakdo sont pratiqués dans tout le pays puis unifiés en Taekwondo (le 05.08.1965).

Le Taekwondo de 1945 à nos jours

Après la libération de l’occupation japonaise, une véritable fièvre s’empare des milieux de pratique des arts martiaux.

Le plus actif en ce domaine est le maître Song Do Ki, héritier du Taekyon l’art martial traditionnel coréen.

Sa volonté est de reconstruire l’identité nationale coréenne autour d’un art martial totalement coréen. Cependant, un bon nombre de pratiques martiales de l’époque étaient d’obédience chinoise ou japonaise. L’unification était donc une chose difficile.

Les écoles d’alors s’appelaient Kwan et prospéraient chacune de leur côté. On peut citer les célèbres :

  • Chung Do Kwan (Lee Won Guk)
  • Mu Do Kwan (Hwang Ki)
  • Song Mu Kwan (No Byung Jik)
  • Ji Do Kwan (Sung Wan Lee)
  • Yeon Mu Kwan (Jon Sang Sob)

Les maîtres des Kwan de cette époque sont pour la plupart encore des membres du comité exécutif de la WTF et du Kukkiwon d’aujourd’hui

Logos des principaux kwans

Un déclic se produit en 1952, lors d’une démonstration effectuée par des experts de Tang Su Do devant le Président de la République d’alors : Lee Sung Man.

Impressionné, celui-ci demande : « quel est donc cet art martial ? », lorsqu’on lui répond du Tang Su Do,  il s’emporte et s’exclame « Pourquoi Tang Su  Do,  alors que notre art martial traditionnel s’appelle Tae Kyon ? »

Le mot d’ordre politique est donné et les Kwan vont coréanniser leur pratique jusque dans l’étymologie, basée alors sur les caractères chinois.

En 1961, les Kwan s’unifient et forment la fédération coréenne de Tae Su Do.

En 1963, il est adopté comme sport officiel des championnats des sports nationaux coréens et en 1965 le terme Taekwondo est adopté officiellement.

En 1971, le Président Park Chong Hee en fait le sport national et met en valeur systématiquement le Taekwondo lors de toutes les manifestations nationales.

En l’espace de quelques années, environ 2000 experts, sont envoyés de par le monde pour internationaliser cet art martial 

Le Kukkiwon, centre d’entraînement national, propriété de l’Etat, est créé en 1972.

En 1973, la fédération mondiale de Taekwondo prend naissance.

Les premiers championnats du Monde sont organisés en 1973 à Séoul au Kukkiwon.

En 1974, le Taekwondo fait son entrée aux Jeux Asiatiques en tant que sport officiel.

En 1975, admission à l’A.A.U (Amateur Athlète Union) aux USA et au GAISF (General Association of International Sports Federations).

En 1979, le Président de la WTF (Kim Eun Yong) est élu Chairman de la fédération mondiale des sports non olympiques.

En 1980, la WTF est reconnue par le CIO et en 1981 par les Jeux Mondiaux (World Games) puis par les Jeux Pan Américains en 1986.

En 1994, le Taekwondo est adopté comme sport officiel pour les Jeux Olympiques de Sydney 2000​

Naissance du Taekwondo

Le Taekwondo est officiellement né le 11 avril 1955, après un long travail de développement et d’unification des différentes écoles d’arts martiaux coréennes. C’est donc à la fois le fruit d’une longue tradition martiale et le fruit du travail d’un homme, le Général Choi Hong Hi, qui présida la réunion de 1955.

Général Choi Hong Hi

Ce dernier commence en effet sa pratique du Taekyon, un très ancien art martial coréen basé sur des techniques de jambes très complètes pendant sa jeunesse. Nous sommes dans l’entre deux guerres, et la Corée est encore sous la domination japonaise. Lorsque le jeune Choi part faire ses études au Japon, il rentre en contact avec le Karaté de Maître Funakoshi, sous la direction duquel il commence à pratiquer.
De retour en Corée, il poursuit son travail sur le développement d’un nouvel art martial, combinaison du Karate et d’anciens arts martiaux coréens. Mais la Seconde Guerre Mondiale éclate, et il est enrôlé de force dans l’armée japonaise. A la libération, son travail sur l’art martial continue. Mais la Corée est de nouveau plongée dans la tourmente d’un conflit idéologique entre Nord et Sud. Choi Hong Hi s’engage dans la toute jeune armée Sud-coréenne, dont il est un des « pères fondateurs. » Il commence alors à enseigner son art à ses troupes. Son but est, d’une part, de donner à une Corée meurtrie par l’occupation japonaise et la guerre, un art martial national et, d’autre part, de fonder sur la base des derniers progrès scientifiques une pratique d’autodéfense rationnelle. C’est cet aspect scientifique qui donne sa spécificité première au Taekwondo, puisque chaque mouvement est étudié en fonction des principes scientifiques dans le but d’obtenir le maximum de puissance.

L'introduction du Taekwondo en France

Grandmaître Lee Kwan Young

Le Taekwondo est introduit en France à partir de 1969 par Maître Lee Kwan Young, 9eme Dan TKD, chargé par la fédération coréenne de développer le « Karaté coréen « en France. Le Taekwondo est d’abord rattaché à la Fédération Française de Karaté comme une disciples affinitaires. Mais la reconnaissance du Taekwondo comme discipline officielle olympique lors du congré du CIO de 1994, entraîne la création de la Fédération Française de Taekwondo.

Chronologie du Taekwondo Français

1968/1969 : arrivée du Taekwondo en France grâce aux démonstrations d’experts coréens.

1969/1976 : Le Taekwondo est assimilé au Karaté et géré au sein de la FFJDA (Fédération Française de Judo et Disciplines Associées)

1976 : Création de la FFKAMA (Fédération Française de Karaté et arts martiaux affinitaires), le Taekwondo est alors considéré comme un style de Karaté. La FFKAMA est affiliée à l’ETU.

1977 : La FFKAMA est affiliée à la WTF. La FFKAMA crée la 1ère Coupe de France de Taekwondo.

1978 : Création de la Fédération Française de Taekwondo. Le Taekwondo est alors géré par deux organismes.

1979 : La FFKAMA reçoit l’habilitation pour le Taekwondo. Les dirigeants de la Fédération Française de TKD réintègrent la FFKAMA. La FFKAMA crée le 1er Championnat de France de Taekwondo.

1980 : La FFKAMA devient Fédération Française de Karaté, Taekwondo et arts martiaux affinitaires.

1981 : La Fédération Française de Taekwondo se mobilise à nouveau et demande l’habilitation.

1984 : Un protocole d’accord est signé entre la FFKAMA et la Fédération Française de TKD sur la demande du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Le comité d’organisation du TKD (COT) est créé. Le COT est un organe de la FFKAMA à compétence nationale.

1989 : Séparation des licences sportives au sein de la FFKAMA.

1992 : Le COT se transforme en Comité Fédéral de TKD (CFT).

4 septembre 1994 : le Taekwondo devient discipline olympique.

23 septembre 1994 : Le Comité Directeur de la FFKAMA vote la séparation du TKD et de la FFKAMA. L’autonomie de gestion est immédiate.

8 octobre 1994 : Assemblée constituante du Comité National de TKD (CNT). Le CNT est une association fédérative.

14 octobre 1994 : Dépôts des statuts du CNT à la préfecture de Paris.

30 juin 1995 : le Ministère de la Jeunesse et des Sports accorde au CNT l’agrément.

1 septembre 1995 : Le CNT devient Fédération Française de Taekwondo et Disciplines Associées (FFTDA).

6 octobre 1995 : Le Ministère de la Jeunesse et des sports accorde la délégation de pouvoir à la FFTDA.

2 avril 1996 : La FFTDA est affiliée au collège des fédérations olympiques.

21 juin 1996 : Adoption des nouveaux statuts fédéraux suite au décret du 27 octobre 1995.

Election d’un nouveau Comité Directeur pour 4 ans. Le Docteur Paul Viscogliosi est élu Président de la FFTDA.

Janvier 2003 : le Président de la FFTDA, le Docteur Paul Viscogliosi est réélu à la présidence de la FFTDA.

27 février 2003 : Le Président de la FFTDA, Docteur Paul Viscogliosi est élu 1er Vice- président de la fédération européenne (ETU).

12 Janvier 2005 : Roger PIARULLI devient président de la FFTDA

6 Décembre 2008 : Roger PIARULLI est réélu président de la FFTDA  

Juillet 2015 : Roger PIARULLI démissionne

4 Juillet 2015 : Denis ODJO est nommé au poste de président par intérim

18 décembre 2016 : Denis ODJO est élu président de la FFTDA

19 Décembre 2020 : Hassan SADOK devient Président de la FFTDA

Les Présidents de la FFTDA de la création à nos jours